Très chère Farinette,

Tu étais si jeune, embarquée dans ce bateau géant qui devait traverser la méditerranée pour la France.

Pétrifiée, tu avais su te protéger dans une bulle, ta petite bulle.

Cette épreuve avait été affrontée sans pleurs, ni cris, mais malade, un mal de mer terrible… Tes angoisses et tes peurs s’étaient endormies grâce aux tranquillisants. Tu pensais réellement que le bateau coulerait.

Des images défilent dans ma mémoire… Les moqueries essuyées, à la nouvelle école. Tu étais étrangère et tu étais ignare.

Mais tu avais assuré tes années scolaires.

À la maison, les problèmes d’adaptation rencontrés par les parents et les batailles administratives pour nous offrir une vie descente étaient difficiles à vivre.

Des images que l’on ne retient pas !

Il te fallait t’inventer une nouvelle vie pour avancer, te faire accepter.

Ta place était difficile auprès de la fratrie. Tu n’avais aucune indépendance dans l’appartement.

Tu te disais fille unique. Pourquoi ? Parce que la vie n’obéit pas toujours à des lois normales et elle force à tout donner pour s’en sortir.

Regarde Farinette, nous avons grandi et appris.

Il coule dans nos veines le même sang, le même courage et les mêmes désirs.

Ta vie, c’était la mienne… Ton courage, c’était le mien… Et tes désirs, c’étaient les miens.

Continuons ensemble notre belle aventure de la vie, main dans la main.

Tu restes ma meilleure et tendre amie.

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