Didier Daeninckx se présente lui-même comme un écrivain communiste libertaire. C’est aussi un auteur passionnant et passionné. A l’occasion d’une rencontre organisée par la Médiathèque de Lattes, Didier Daeninckx a accepté de répondre aux questions d’Ecri’Service.

Ecri’Service : vous n’avez pas fait d’études littéraires. Comment êtes-vous arrivé à l’écriture, quel a été le déclic ?

Didier Daeninckx : je suis fan de littérature depuis toujours. Après le lycée technique j’ai travaillé 12 années dans une imprimerie. Avec la crise de l’imprimerie dans les années 70, je me suis retrouvé au chômage. C’est là que j’ai écris mon premier polar, je déteste ce terme, mon premier roman policier – Mort au premier tour.

ES : comment s’organise votre travail ?

DD : un jour j’ai appris que Paul Eluard et sa femme s’étaient cachés dans un asile, finalement comme beaucoup d’autres littéraires pendant la seconde guerre mondiale. J’ai cherché des récits et j’ai trouvé des poèmes de Paul Eluard, Souvenirs de fous. Ses descriptions de femmes m’ont paru très réalistes. Alors je me suis rendu sur place, j’ai consulté les archives, j’ai discuté avec des gens. C’est comme cela que j’ai écrit Cachés dans la maison des fous. Comme Paul Eluard n’a pas laissé d’écrits sur cette époque de sa vie j’ai dû romancer certaines parties, comme les dialogues avec sa femme par exemple.

Pour mon livre Retour à Béziers, j’étais dans cette ville trois semaines avant les élections. Je voyais un peu partout de vieilles publicités des années 60. Ca me donnait un peu l’impression d’un musée. Alors, je me baladais avec un appareil photo et j’ai pris des centaines de photos, des rues que je montais puis que je redescendais parce qu’on n’y a pas les mêmes points de vue. Ca intriguait les passants qui s’arrêtaient pour regarder et me demander ce que je faisais. Ainsi j’ai appris beaucoup d’histoires de quartiers et j’ai rapidement ressenti que Robert Ménard allait gagner. On apprend beaucoup de choses également dans les bars et les restaurants mais les plus grandes sources d’informations sont les agences immobilières.

ES : Quels conseils donneriez-vous à des écrivains en herbe ?

DD : Vivre et lire. Vivre pour faire des expériences. Lire pour ouvrir son champ de vision. Les écrivains doivent se battre contre les stéréotypes, ils doivent créer en ouvrant les yeux et sortir des sentiers battus, être en contact avec la réalité pour produire du sens.

Un grand merci à M. Daeninckx pour sa gentillesse et sa disponibilité.

Propos recueillis par Glade 3.5 – 28 mai 2016

de gauche à droite, Glade 3.5, Richelieu, Didier Daeninckx, Marcal

Il a dit ça :

« en oubliant le passé, on se condamne à le revivre »

« Vous tous qui dites « hommes de couleur », seriez-vous donc des hommes sans couleur? » – Source: Cannibale

 » L’avenir, ça ne résout pas les problèmes du présent. » – Source : Voiles de mort

Pour en savoir plus : http://editions-verdier.fr/auteur/didier-daeninckx