Rencontre

 

Je reviens vers toi pour qu’on parle un moment

De ce que tu fus enfant dans cette famille

De trois filles, collée à l’aînée tout le temps,

Comme une jumelle, perdue dans la grande ville.

Née dans un village, c’était alors facile

De courir dans les rues, d’aller chez les amis,

Alors que la cité t’impressionnait petite,

Te trouvant enfermée dans une gendarmerie.

A la fois pour les copains et le vélo, c’était bien,

Mais les murs te faisaient peur et même t’étouffaient.

Heureusement, l’école ronde était hors de l’urbain,

Au milieu d’un grand pré, un lavoir restauré.

Papa était sévère je sais, avec son martinet,

Mais maman était là quand malade tu tombais.

Tu fonctionnais ainsi pour te faire remarquer,

Être cadette n’est pas facile pour pouvoir exister.

T’étais garçon manqué pour plaire au père aussi,

Jouant plus au ballon, courant dans tous les sens.

Il fallait que tu bouges et avoir plein d’amis

Car à la maison, c’était silence ou châtiment.

Tu as été heureuse, à ta façon c’est sûr.

Je peux te dire, aujourd’hui, que tu as bien grandi.

Tu as eu de la force pour les épreuves dures,

Mais ta vie est sereine et le soleil y brille.