Le soleil a sublimé mes journées estivales si intensément qu’il m’a méchamment brûlé la peau. Son feu a eu raison de mes pensées les plus sombres. Et c’est avec l’énergie de la passion que j’ai mordu dans son fruit vitaminé. Mais voilà qu’aujourd’hui il disparaît derrière de sombres nuages.

C’est alors que l’orage s’annonce et déverse sa colère sur la terre assoiffée de mon jardin. La rose qui s’étiolait sous les rayons de l’astre incandescent a profité de cette pluie providentielle pour enfin s’épanouir et renaître à la vie. Quelle femme n’a jamais été séduite par ton subtil parfum, le velouté de tes pétales et les couleurs si éclatantes de ta robe.

C’est avec sincérité que je m’adresse à toi, reine de mon jardin. Tant d’affinités nous lient, nous rapprochent. Notre complicité est sans faille. Alors Pardon, ma délicate, de te cueillir dès l’aube. J’ai le sentiment de te briser le cœur en te privant de ta sève, soutien de ton être si fragile et solide à la fois. Je te garderai à jamais dans mon souvenir comme j’ai gardé en mémoire celui de l’homme que j’ai tant aimé.