Ma chère Sissou,

Permette que je t’appelle Sissou. Je sais que tu n’aimes pas trop, mais c’est un joli surnom, doux comme un sourire. Ne t’attache pas aux moqueries, aux paroles qui te blessent. Quand papa et maman, Philippe ou les sœurs rigolent avec « Sissou a des soucis », ce n’est pas de la méchanceté ; ils t’aiment comme tu es, avec tes différences. C’est difficile à comprendre pour une fillette de huit ans, mais le plus important, c’est que tu t’aimes telle que tu es.

Ne les écoute pas lorsqu’ils te disent que tu es trop sensible. Ta sensibilité est une qualité au contraire. Tu n’es pas trop sensible, tu es très sensible, cela signifie que tu ressens les choses plus fortement, et comme disait Jacques Brel : « tu vois des étoiles que les autres ne voient pas ».

Donc le principal est de t’aimer telle que tu es, de rester fidèle à toi-même, sans laisser les autres te changer, parce que tu es soi-disant trop lente, trop sensible et que tu réfléchis trop.

Aie confiance en toi et tu accompliras tes rêves. Ne laisse pas les autres les briser. Ta vie t’appartient.

Obéis à tes parents et ton maître d’école mais ne les laisse pas diriger toute ta vie et te changer… Je sais que c’est bien difficile ce que je te demande, ou plutôt ce que je te propose. Un subtil dosage entre obéissance et indépendance, écoute et liberté… Mais ce sera la clef pour accomplir ton rêve, être vétérinaire ou chercheur…

Cela t’angoisse, n’aie pas peur ; prends la vie comme un jeu, une aventure.

Crois en tes rêves, et crois en toi.

Sois heureuse de ce que la nature t’a offert,  ne fais pas la bêtise que j’ai faite de comprendre tout cela à cinquante ans sinon tu passeras ta vie à chercher ta place…

Ma Sissou, ta sensibilité est ta force.

Ne cherche plus ta place, ne laisse pas les autres choisir à ta place et prendre ta place !!!

Sissou