Je vais sûrement vous surprendre, mais j’ai trouvé le personnage du petit Poucet admirable.  Le conte nous dit que ses parents l’abandonnent en forêt mais que son génie lui a permis de regagner le bercail. A la deuxième expédition, il nous démontre que l’erreur est humaine en laissant les oiseaux manger ses miettes de pain.

Mais je suis persuadé que l’histoire ne se termine pas ainsi. Il est ingénieux et va se sortir de cette mésaventure en s’aidant des étoiles, de la lune ou du soleil, et revenir dans le monde des humains, je dis bien des humains,  pas celui de ses monstres de parents.

Il va alors devoir y trouver sa place, il va lui falloir faire preuve d’intelligence sociale pour évoluer dans cette société proche du panier de crabes.

Il s’entendra dire «  Casse-toi, pauv’con ! »   mais sa ténacité lui rendra des forces.

Ses tentatives seront souvent soldées d’échecs. Un groupe déjà constitué le rejettera, un membre aurait dit de lui en aparté «  Ah non, faut pas pousser, chez nous on ne veut pas de ce rigolo, poil au dos ! »    Il lui a fallu avaler sa salive, mordre la poussière, mettre sa susceptibilité en sourdine, et se relever.

A un agent de police qui lui disait qu’il avait failli de peu devenir SDF, il avait répondu «  Moi je suis devenu SAF :  sans affection fixe ! »

Et s’il pouvait crier, il clamerait « Si vous ne m’aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus ».  Poil au dos !