Un jour, alors qu’il se promenait dans la campagne, le curé de la ville de Foix aperçut un petit veau qui s’abreuvait à l’eau d’un ruisseau.
Le veau se retourna et lui dit :
– Ah ! depuis le temps que je patiente pour venger mes frères ! Aussitôt il fonça sur le curé et le fit tomber à terre.
Ce dernier, pourtant prêt au combat, crut qu’il allait se relever et se défendre. Mais notre curé, angoissé et paniqué, était dans l’impossibilité de bouger, son ventre rond l’empêchait de se mouvoir comme il le voulait.
La bête recula et se mit à rire…
– C’est fou comme ça peut faire du bien, regarde-toi pantin, minus. Toutefois, je vais t’épargner et dimanche à l’église, devant tes fidèles, tu feras confession de tous tes péchés de gourmandises. Et voici le sermon que tu prononceras :
« Mon Dieu et mes chers fidèles,
Devant vous je me confesse. Quelquefois, je perds la foi pour l’amour du foie. J’ai le pêché de gourmandise.
Aujourd’hui, ma foi, je fais sermon et je prends la ferme résolution de ne plus manger de la viande de foie. »
Quelques jours plus tard, en manque de foie, notre curé de Foix tomba malade.
Le médecin déclara une cirrhose du foie pour abus de foie :
– La gourmandise est un vilain défaut lui asséna-t-il comme un coup de poignard. Un changement d’air vous ferait du bien.
Le jour même, le curé de Foix quitta la ville de Foix pour d’autres horizons.
