Au retour d’un long voyage, Pan regagnait avec plaisir son pays.
Il avait grandi dans les bois et campagnes au milieu des Nymphes.
S’il avait un caractère agréable, on ne pouvait en dire autant de sa beauté.
Pan avait un nez énorme au-dessus d’une bouche lippue et fendue jusqu’aux oreilles qui étaient pointues et de largeur démesurée.
Deux racines de cornes rugueuses sortaient de sa chevelure rousse et la partie inférieure de son corps était semblable à celle d’un bouc.
« Oh ! Qu’il est laid ! » étaient les premiers mots qui venaient en le voyant.
Pourquoi la nature l’avait si peu gâté ? Son père était pourtant Mercure et sa mère une jolie nymphe d’Arcadie !
Il était de la trempe des messagers aux idées lumineuses. Aimant la nouveauté et l’inattendu, il s’évadait dans un univers où la beauté cachée des laids se voyait.
Un jour, Pan se créa un nouveau personnage. Tout de vert vêtu, il se prénommait Peter Pan et jouait de la flûte. Musicien, voltigeur et jongleur, il avait du talent. Un vrai succès, un artiste des temps modernes.
À chaque représentation, il s’excusait, et disait :
– La laideur a ceci de supérieur à la beauté qu’elle ne disparaît pas avec le temps ; elle au moins, elle dure!
Devant son humour et son naturel, le public applaudissait sans fin.
Malgré son physique, Pan venait d’acquérir la renommée et la reconnaissance.
À l’occasion d’une représentation, Thalia, la muse de la Comédie, était présente avec ses amies. Devant le talentueux Pan, elle fut surprise.
Celui – ci par sa seule présence apportait rêve, joie et rire.
Elle lui ouvrit son cœur. Ensemble ils iraient vers d’autres aventures de Peter Pan et de la fée clochette au pays des nymphes.