LA GRANDE ROUE

Alors que j’étais assise devant ma fenêtre en proie à des réflexions intérieures, je vis soudainement surgir un personnage masqué haut en couleur telle une projection holographique.

Il exigeait son dû en présence d’un grand denier qui se trouvait à ses pieds.

Il disait : « Tromperie est mentir, exagérer est déception. »

Puis il cria : « Accrochez-vous pour faire le tour de la grande roue. »

Il marchait en tous sens en affirmant que tout était parfaitement équilibré.

Il riait en parlant des plaisirs et de la fantaisie et en conseillant de toujours suivre le courant de ses pensées.

Chevauchant un vélocipède il tourna autour du grand denier et cria dans ma direction :

« La confiance en soi est primordiale pour arriver à maîtriser les jambes chancelantes ».

Il y avait en lui quelque chose de merveilleux, quelque chose qui me faisait vibrer.

A travers son masque je sentais qu’il me regardait et une impression de le connaître m’interloqua. Je compris alors que j’étais le témoin de moi-même, une forme de narration d’une clarté étonnante de la conteuse que j’étais.

Mon imagination se débrida pour écrire en noir sur ma page blanche l’histoire d’un personnage haut en couleur qui commençait à disparaître à travers le grand denier et qui était venu me rappeler que je pouvais être une conteuse veilleuse du crépuscule à l’aube.

Mt OLIVIERI