IMPASSE DE L’ESPERANCE

Perdue, j’étais perdue, ce ne pouvait pas être plus clair, j’étais complètement « paumée » ! 

J’étais pourtant sûre de moi cette fois ! Heureusement, personne n’était là pour me rire au nez, et se moquer encore une fois de mon sens de l’orientation !

Mais, attendez… non… mais…. je suis vraiment seule là !

La crise de nerf me chatouillait les narines et j’essayais tant bien que mal de respirer à plein poumons. Tout en faisant des exercices de yoga censés me calmer, je me retournai. Je me retrouvai nez à nez avec un panneau qui n’avait, a priori, aucun sens : « impasse de l’Espérance » !

D’abord, je me dis : « Je suis donc au bout de ma vie » ! Une impasse ! Je veux bien parler d’Espérance mais avouez que c’est paradoxal quand même, non !

Vu que je n’étais plus à quelques heures près et que mes doigts de pieds boudinaient à vue d’œil, je décidai de m’avancer. Peut-être y-aurait-il une bonne âme avec une bassine (pour mes pieds) qui me guiderait pour retrouver mon chemin ou appeler un taxi (après tout, il est beau de rêver, non !) ?

Cette impasse n’était pas comme les autres, évidemment avec un nom pareil ! Aucun mur, aucun portail ou limite à l’horizon et donc…pas de …maison ! « Ah non, me dis-je, comment vais-je faire ? mais quelle galère ».

Récapitulons. Ni cartes ni GPS, téléphone HS, pieds en feu… je n’avais de choix que de me poser là et faire le point. Mes yeux, face à cet horizon sans limite, s’ouvrirent un peu plus encore et apprécièrent l’espace, le silence, la nature à foison. En portant plus loin mon regard je me rendis compte que cette impasse se terminait par une falaise. A présent je comprenais mieux le sens mot « impasse », quant à l’espérance, devant tant de beauté et d’espace, je pouvais me connecter à elle.

Le cœur rempli et léger, je m’avançai encore jusqu’à atteindre le bord ultime de la falaise. Pas de vertige non, car le spectacle était grandiose. Tout devenait possible.

Malgré tout, il me fallait décider de la suite, de mon devenir. Trois possibilités me vinrent alors à l’esprit :

  1. Rebrousser chemin et essayer de me retrouver, la plus sage probablement.
  2. Me jeter dans l’immensité, cheveux aux vents, avec l’espoir de voler (l’espérance à forte dose !) …Au moins mes pieds seraient assurément soulagés !
  3. Ou observer encore, tranquillement, et voir ce qu’il adviendrait…

Je choisis la dernière option. Sereine, je balayais cet horizon infini et, en descendant le regard, j’aperçus là, en contrebas de la falaise, un immense toboggan composé de végétaux, de bois et autres pierres. Il était magnifique et m’invitait à prendre du plaisir dans cette descente vertigineuse vers le village en bas. Ni une ni deux, je me lançai… Finalement, cette impasse de l’espérance portait bien son nom !