Ouragan-violence-cheval-chêne-torride-eau- vent-courage-volonté -puissance-pousser-vigueur-santé.
Héloïse
Elle s’était levée, mécanique, cassée à l’intérieur, ses cheveux blancs relevés à l’aide d’un ruban. Vêtue d’un pantalon usé et d’une chemise à manches longues pour la protéger des insectes, elle s’affairait depuis l’aube dans ce petit lopin de terre et préparait les repas pour les poules et les lapins.
Elle n’avait avalé qu’une tasse de café.
La tête baissée, elle laissait couler des larmes sur son doux visage aux rides prématurés par cette vie d’enfer. Elle était à la retraite depuis un mois et voulait s’échapper, s’enfuir pour ne plus subir avant qu’il ne soit trop tard.
La chaleur était torride et irrespirable ce matin.
Elle fit une pause.
L’espace d’un instant, elle s’imaginait être assise sur une chaise longue à l’abri d’un gros chêne vert, sirotant à la paille un verre de citronnade.
Pierre son mari était un paresseux et avait le caractère d’un ouragan destructeur.
Ce matin encore, il l’avait poussée hors du lit avec une puissance animale.
Une gifle magistrale venait de la ramener à la triste réalité.
Il venait une fois de plus de la brutaliser et dans sa folie rageuse, il piétinait son potager à la force d’un cheval de trait.
Le souffle coupé, elle savait qu’il était inutile de lutter. Et soudain une douleur intense lui déchira le cœur.
Héloïse s’écroula sans un cri, le sourire aux lèvres. Elle s’envolait vers une autre destinée.
