Je lis la nouvelle consigne d’écriture et cette fois-ci je ne souffle pas ! « Parler d’une personne que l’on admire et justifier son choix ». Je n’ai pas besoin de réfléchir très longtemps ; son image s’impose à moi. Bien sûr, j’aurais pu parler de femmes célèbres que j’admire, ou d’écrivains, de peintres, de musiciens, ou encore de chercheurs, etc. Mais non, c’est d’elle que j’ai envie de parler. Je n’ai pas eu besoin non plus de fouiller dans ma mémoire, les souvenirs sont là, toujours présents, intacts, et ensoleillent mes jours de pluie.

Je la revois du haut de ses dix ans environ, bien campée sur ses jambes, les bras croisés sur sa poitrine, me regardant droit dans les yeux et me disant : « Je sais ce que j’ai à faire ! » Déjà, son caractère s’affirmait, bien trempé comme on dit. Curieuse de tout, les et pourquoi, et comment, revenaient sans cesse et chacune de mes réponses déclenchait une autre question, c’était quasiment notre quotidien. On ne le savait pas encore, mais plus tard c’est moi qui lui poserais des milliers de questions. Bavarde aussi, d’ailleurs on disait qu’elle pourrait être avocate.

Elle a suivi son bonhomme de chemin, réussi sa vie professionnelle et familiale. Mais l’Éducation Nationale ne lui a pas fait de cadeau. Diriger un établissement scolaire n’est pas de tout repos. Trop d’administratif, trop de pression, pas assez de soutien, des menaces aussi. Trop perfectionniste ou trop impliquée, elle a fini par s’effondrer. Aujourd’hui on dit Burn out. Épuisement professionnel. Mais elle a su rebondir assez vite jusqu’à reprendre ses études en ayant comme objectif un doctorat. Et elle a réussi. Elle a commencé à préparer sa thèse sur le thème « sociolinguistique autour des chemins de transhumance au sein du Parc National Régional Aubrac ». Elle a trois ans pour la terminer et je ne doute pas une seule seconde de sa réussite.

Alors, au-delà de l’amour que je lui porte, je salue son parcours, sa capacité à rebondir, sa volonté, sa pugnacité, et son courage. Oui, je suis fière d’elle et je l’admire. Elle c’est ma fille.

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