Droit au but

Timothée était un garçonnet d’une dizaine d’année à peine plus grand que trois pommes.

Son caractère agréable, sa jolie frimousse et son sourire toujours présent faisait de lui une jeune personne très appréciée par son entourage.

Chaque jour lorsqu’il arrivait à l’école, ses camarades le saluaient en l’appelant par le prénom d’un personnage de film, Willow, qui était de petite taille.

Cette marque d’affection, qui émanait de ses copains, ne le dérange pas vraiment.  Timothée savait qu’il était le plus petit de la bande et le resterait certainement même adulte mais comme Willow c’était lui le leader de la bande. Il était sincère avec ses amis, il ne se forçait jamais mais ne support pas l’hypocrisie.

Il n’échappait pas non plus aux moqueries d’autres enfants et aux réflexions parfois blessantes « retourne donc au CP » ou « tu n’arrives pas à ouvrir la fenêtre, même sur la pointe des pieds » et il devait subir les rires de tous ces idiots.

Parfois il riait même avec eux pour ne pas perdre la face car il devait se convaincre au fond de lui-même que ce n’était pas lui la victime de ce jeu stupide.

Timothée était un bout en train avec d’énormes qualités. Il était bon, sociable, franc et amical. S’intéressait au monde, aimait faire plaisir autour de lui. Mais de nature inquiète, Il avait souvent besoin d’être encouragé pour accepter d’être un peu plus petit que les autres.  Ses parents étaient rassurés de le savoir tant apprécié et faisaient tout ce qui était en leur pouvoir pour lui démontrer qu’il avait les capacités nécessaires pour réussir.

Lorsque Timothée rejoignait chaque semaine ses coéquipiers sur le terrain de foot, il retrouvait toute la confiance dont il doutait si souvent. C’était un très bon joueur, son maillot portait le numéro 10 et dès qu’il se mettait à courir sur la pelouse, toute la tribune se mettait à crier « aller Willow »  et à chaque fois, dans cette agitation, il est savait qu’il était un grand passeur de balles et que l’équipe, les entraîneurs et les supporters comptaient sur lui pour obtenir la victoire… sa taille n’avait alors plus d’importance !

Timothée portait grand intérêt au regard des autres et à ce qu’ils pensaient  de lui. Il voulait être aimé et reconnu dans ce qu’il faisait. Ses émotions à fleur de peau le trahissaient parfois, mais il détestait  être percé à jour. Ce qu’il pensait être une faiblesse faisait de lui un être sensible auquel on s’attachait rapidement et que l’on aimait sincèrement.

Croire en soi, n’est-ce pas le pouvoir de transformer ses faiblesses en forces ?

Une chose était sûre, on ne s’ennuyait jamais avec lui.

Bernie

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