« Mon cher papa,
Demain j’ai 7 ans et maman se cache pour pleurer.
Avant, à mon anniversaire, on m’offrait plein de cadeaux mais à présent nous sommes obligés de compter les sous.
Depuis ton départ maman m’a appris à lire et à écrire et c’est la première fois que j’écris une longue lettre comme ça. C’est parce que je t’aime papa. Maintenant, promets-moi que tu vas rester en vie. Juste pour moi. S’il te plaît. Je déteste cette guerre et tout le monde ! Tu pourrais peut-être creuser un trou et y rester jusqu’à la fin de la guerre, non ?
Reste en vie et reviens-nous vite. Je t’aime papa.
Liesel »
« Ma chère fille Liesel,
Je t’écris depuis ma tranchée, et je pense fort à toi et à toute la famille, mais je penserai encore plus fort à toi demain : le jour de tes 7 ans. Tu deviens grande et tu dois déjà savoir lire et écrire, non ? Ici, mes camarades et moi nous lassons.
Cela fait deux mois que je combats au front. Hélas, les troupes se découragent et certains soldats organisent des mutineries. Tu comprends, nous combattons sans aucun résultat, dès que nous gagnons un peu de terrain, nous le perdons aussitôt le lendemain. Toutes ces pertes en hommes, ce gâchis, toute cette violence et cette horreur, pour rien !
Je souffre aussi atrocement, mes oreilles bourdonnent encore des sifflements d’obus qui nous frôlent un peu plus près chaque jour. Je ne sais même pas si je pourrais encore entendre ta jolie petite voix quand je rentrerai. Si je rentre ! Car j’aimerais pouvoir te promettre que je reviendrai, mais chaque jour, de plus en plus d’hommes meurent ici.
Quoi qu’il arrive, sache que si je ne fais pas partie des rescapés de cette guerre meurtrière, je veux que tu gardes espoir et que tu ne baisses pas les bras. Je veux que tu conserves ton âme insouciante d’enfant.
Je t’aime fort Liesel,
Ton père »
La lettre de Liesel est de Ails’ma
La lettre du père est de Namori
