La première fois fut magique.
La deuxième fois, un an plus tard, l’emmena au paradis.
La troisième fois, l’année d’après, fut encore un enchantement.
Toutes ces fois, si magnifiques, ne pouvaient se répéter qu’une fois l’an : lorsqu’il effectuait la
maintenance des cloches de l’abbatiale de Foix ; Foix où elle habitait et où ils s’étaient rencontrés.
Bien des fois, année après année, elle se trouva sotte de l’attendre si impatiemment.
Lors d’une de ces fois, elle s’étonna même de l’entendre s’irriter de tous ces enfants autour d’elle.
– Ils font du bruit, ma foi, se mit-il à se plaindre, ne sont-ils pas nombreux ?
– Enfin, s’exclama-t-elle, s’ils sont là à foison et parfois te dérangent, je jure sur ma foi qu’ils
sont de toi tous ces petits !
La fois d’après, devant sa mauvaise foi, elle lui claqua sa porte.
– Surtout ne reviens pas, cette fois c’est la dernière. Il n’y aura pas de prochaine fois.
T’entendre me donne mal au foie ! Mais n’oublie pas de m’adresser mon chèque comme chaque
fois à Simplice Bonnefoy
Poste restante à Foix.