Dimanche, jour de marché à Mauguio. Le soleil brille et c’est une de mes promenades favorites. C’est vrai, qu’y étant née, j’aime arpenter ces ruelles fleuries en retrouvant les odeurs et les couleurs de mon enfance. Ce jour-là, trop de monde et trop de bousculade me font battre en retraite. Pour rejoindre la place de la mairie, je décide de prendre un raccourci que je ne connais pas. Soudain, un mur me barre la route, je me suis égarée. Je lève les yeux et regarde, surprise, la plaque sur le mur « IMPASSE DE L’ESPÉRANCE ». J’en souris aussitôt me disant que ces deux mots ne vont vraiment pas ensemble : une impasse est une fermeture et l’espérance une ouverture, quelle idée ? Et en me questionnant encore : une impasse, c’est tout de même une rue sans issue, alors que l’espérance nous ouvre à tous les possibles, comme quand j’étais enfant à croire au Père Noël. 

Le temps s’arrête un instant, j’ai 5 ans et je suis soudain investie des pouvoirs de « ma sorcière bien aimée », je me vois bouger mon nez et, « patatras », le mur s’effondre et je me retrouve dans une de mes ruelles bien connues qui m’amène à destination ou bien je mets mon costume d’homme invisible et je traverse ce mur sans encombre. Tout est alors possible, c’est ça la force de l’espérance.

Mais, j’atterris très vite, ma baguette magique et mes rêves sous les bras. Les bruits du marché se sont estompés au loin, il est tard. Je fais demi-tour pour retrouver mon chemin et rejoindre ma voiture, en ayant pris soin, bien sûr, de photographier le panneau en souvenir d’un beau moment d’évasion.